concernant les conséquences de la grève des transporteurs sur le secteur avicole

La Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole (FISA) au Maroc suit avec beaucoup d’inquiétude la grève des transporteurs et tire la sonnette d’alarme quant à ses répercussions désastreuses. En effet, les grévistes entravent les livraisons des aliments composés et des poussins d’un jour aux élevages avicoles que les provendiers et les accouveurs assurent eux-mêmes, en utilisant leurs propres camions. Les grévistes bloquent également les livraisons des volailles et des œufs de consommation aux marchés. Il vont même jusqu’à imposer, sous la menace et l’usage de force, le retour des chargements à leurs lieux de départ et, dans la plupart des cas, ces grévistes prennent les véhicules chargés en otage. Ceux qui refusent de se soumettre à leur ordre se voient exposés à la casse et leurs chauffeurs à la violence. Ceci est une grave menace à la liberté de circulation des biens et des services.

Pour éclairer l’opinion publique, voici les principales conséquences que fait peser la grève des transporteurs sur le secteur avicole :

1. Rupture des stocks d’aliments composés au niveau des élevages avicoles. La situation est tellement critique que la survie du cheptel avicole s’en trouve sérieusement menacée du fait que les éleveurs ne disposent plus de quoi nourrir leurs volailles ;

2. Difficultés d’acheminement des volailles et des œufs au consommateur, sachant bien que les aviculteurs ne peuvent pas stocker leurs productions pour une période prolongée, avec toutes les charges additionnelles et les pertes d’exploitation que cela induit. De même, la non livraison des poussins le jour même de l’éclosion correspond à des pertes irréversibles et considérables.

3. Hausse considérable du coût de transport atteignant, dans certains cas, le double sur des quantités minimes des intrants que les aviculteurs réussissent à recevoir avec beaucoup de difficulté ;

4. Hausse artificielle des prix de vente des volailles et des œufs. Le consommateur sera indiscutablement touché dans son pouvoir d’achat ;

5. Incapacité des usines de fabrication d’aliments composés de maintenir leur activité, pour cause de rupture de leurs stocks de matières premières provenant des ports et des dépôts de leurs fournisseurs.

Ces risques, combinés, s’ils ne sont pas maîtrisés, auront des conséquences désastreuses sur le secteur, sachant que les aviculteurs sont déjà affaiblis par les pertes successives induites par les difficultés structurelles et conjoncturelles dont souffre le secteur avicole dans son ensemble. Les professionnels sont actuellement dans l’incapacité d’honorer leurs engagements financiers à l’égard de leurs fournisseurs.

Afin d’éviter que la situation ne s’aggrave plus qu’elle ne l’est aujourd’hui, nous interpellons les Ministères concernés pour intervenir de toute urgence pour sauver ce qui reste à sauver et prendre les mesures nécessaires qui s’imposent.

A défaut, l’effondrement du secteur dans sa globalité n’est pas exclu, d’autant plus qu’il s’agit de la sécurité et la vie du cheptel avicole en élevage, avec tout ce qui en découlera, notamment la perturbation du marché et la hausse générale des prix des produits avicoles.

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