La boxeuse Sarah Ourahmoune en argent

Son dernier combat de boxe n’aura pas tout à fait eu l’issue souhaitée mais Sarah Ourahmoune, médaillée d’argent olympique samedi à Rio, descend du ring avec la fierté d’un parcours aussi atypique qu’obstiné, parfois risqué et au final abouti.
Difficile de s’y retrouver dans le maelström d’émotions qui s’est emparé de Sarah Ourahmoune, au moment où l’arbitre de la finale olympique a levé le bras de la Britannique Nicola Adams, la désignant une nouvelle fois reine olympique des -51 kg. « Il y a la joie d’avoir vécu toute cette aventure olympique, la déception d’avoir perdu, la nostalgie de me dire que je ne monterai plus sur un ring », tente-t-elle de démêler.
« Dans les vestiaires, je me disais que c’était la dernière fois que je mettais mes gants, que j’enfilais mes chaussures de boxe », poursuit-elle. « Il y a un petit pincement au coeur mais je ne pouvais pas espérer mieux que partir sur une finale olympique. »
A 34 ans, Ourahmoune, yeux rougis mais large sourire, raccroche les gants « en paix ».  Bien sûr, la licenciée d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) s’était pris à rêver au cours d’une semaine qui l’a vue passer successivement les 8e, quarts et demi-finales grâce à une boxe vive, aérienne et cérébrale.  ‘Whaou, je ne pourrais pas le refaire’
D’Ourahmoune, il faudra surtout retenir « l’image de volonté que dégage ce bout de femme », souligne son entraîneur Anthony Veniant qui tenait sincèrement à ce que sa championne, l’une des pionnières de la boxe féminine en France, déjà championne du monde en 2008, soit « mise à l’honneur ».
Car l’argent de Rio est pour elle le jackpot d’un pari un peu fou lancé en 2014, après deux ans d’arrêt autour de la naissance à sa fille. « J’imaginais ce chemin vers Rio comme une course et chaque stage, chaque combat, chaque échec, je l’ai pris comme un obstacle sur lequel il fallait que je m’appuie pour me propulser un peu plus loin », poursuit-elle. « Là, maintenant que je fais le bilan je me dis : whaou, je ne pourrais pas le refaire. »
On ne soupçonne en effet pas à quel point le quotidien de cette hyper-active est chargé. Elle dédiera désormais les heures passées à l’entraînement à son entreprise qui développe « des gants de boxe connectés », aux conférences et séances de « team building » qu’elle propose ou à son « association » offrant des « cours pour femmes, pour enfants, personnes en situation de handicap. » Avec en tête le projet d’ouvrir une « salle de boxe innovante ».
« Je pense que d’ici septembre il va y avoir un pic d’inscriptions dans les salles », prédit-elle.

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